La mission du Cameroun

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samedi 28 août 2010

Le Fondateur et la Famille Missionnaire Donum Dei

  • 8  juin  1910, Naissance et baptême. Marcel Roussel Galle est le troisième après : Denise de 5 ans son aînée (1905 – 1975) puis Léon né en 1908, qui décédera 5 mois plus  tard en avril 1909. Ses parents: Etienne ROUSSEL GALLE et de Louise  Ludivine MOYSE,  sont  tous  deux  horlogers  aux  Fins  dans  ce  Haut- Doubs  Franc sont de fervents chrétiens.
  • Août 1914; Première séparation. Si l’amour que l’enfant trouvera au sein du noyau familial marquera à jamais sa vie, il sera cependant sillonné très tôt d’épreuves de séparation. Il vient d’avoir 4 ans lorsque son « bien aimé » papa part pour la guerre en août 1914. 
  • 1918 et 1920, Naissances des sœurs de Marcel: Jeanne en 1918 et Marthe en 1920 agrandissent la famille.  
  • 1921, Entrée au petit Séminaire de Marcel. Il a 11  ans,  entre  au  petit  séminaire  Notre
    Dame de Consolation.  
  • 17  avril  dans  un  grand amour, il reçoit Jésus pour la première fois et le 11 juin  il est confirmé dans sa Foi. Amour et Foi  qu’il  cultive  déjà  bien  personnellement  dans  des  adorations  fréquentes  au  Saint Sacrement. Bien que leur métier d’horloger soit d’un bon rapport, la famille reste pauvre du fait de
l’emprunt contracté pour l’achat de la maison. Cette vaste demeure permet, pour arrondir les
fins de mois, d’aménager un petit commerce d’épicerie et un café restaurant où la maman sert
les fumés. Elle comporte un four pour la fabrication et les ventes du pain. Le travail s’y fait en
famille. Cette maison héberge encore  le  téléphone public et chaque soir se remplit de  jeunes
musiciens auprès d’Etienne qui  tient  la baguette de  l’Union Musicale des Fins. Ce havre de
paix,  de  labeur,  de  joie  et  d’amour  qu’est  le  nid  familial  sera  la  première  grande  école  de
Marcel et celle à laquelle il se référera toujours.
 
  Le 5 octobre donc lorsqu’il entre au petit Séminaire, tout à la joie de suivre Jésus, son
cœur est cependant   broyé de chagrin de  laisser  sa  famille. Dans  l’après-midi,  sa maman  le
conduit  vers  la  Sainte  Vierge  à  qui  elle  offre  son  fils,  « désormais  c’est  à  Elle  qu’il  dira
tout ! » 
D’une  intelligence moyenne,  il doit  faire beaucoup d’efforts pour « plaire à Dieu, à
ses parents et à ses maîtres » et obtenir des résultats. Il brille surtout par son ardeur au travail,
sa  ténacité  à  apprendre,  son  sérieux  dans  sa  conduite,  son  obéissance  scrupuleuse  au
règlement.  Fait  rare  à  l’époque,  il  reçoit  de  son  confesseur  l’autorisation  de  communier
chaque  jour à son Seigneur, ce qui  le fait grandir dans sa piété et fortifie  jour après  jour son
intimité  avec Le Christ  et La Vierge Marie. Ses  plus  grands  sacrifices  sont  de  partager  les
récréations de ses condisciples, il n’aime pas  les jeux brutaux. Ses rares vacances en famille
sont pour lui, la bouffée d’oxygène nécessaire à l’avancement dans cette dure formation.
 
Il a 16 ans  lorsque brutalement  le 15 août 1926 sa mère meurt. Avant d’expirer, elle
lui confie son chapelet, lui laissant la mission de continuer à le dire et à le propager, il prend
ses dernières paroles comme testament, son âme sera dorénavant toute mariale. Le chagrin est
immense, mais  sera  le  tremplin d’un enracinement plus profond en Dieu. Son appel vers  le   2
Sacerdoce n’en sera que plus clair. Il sort grandi de cette épreuve. Il devient le conseiller de la
famille, qui se resserre autour du papa.
 
  Il a 17 ans lorsqu’il quitte le petit séminaire pour entrer au Séminaire de Philosophie à
Faverney. A Notre Dame de Consolation,  il a appris à vivre de Jésus en  regardant Marie sa
Mère et à s’offrir pour les âmes. Il entre en octobre 1927 à Faverney avec une grande soif du
don  total. Ayant échoué à son Bac malgré ses bons résultats scolaires,  il  lui faut continuer à
travailler  beaucoup. Sa  piété,  sa  bonté,  son  sourire  et  son  humour  communicatif  le  rendent
bon camarade. 
 
  Quand  il  revêt  la  soutane,  c’est  pour  lui  un  nouveau  départ,  celui  du  temps  des
fiançailles. Bon nombre de ses camarades de Consolation se sont orientés vers des Séminaires
de Missions pour l’étranger. Pour lui, déjà aucune vocation particulière ne satisfait son cœur,
il les voudrait toutes ! A cette époque, il rencontre profondément Thérèse de Lisieux et surtout 
sa petite Voie d’Enfance, à 18 ans il sait que ce sera son chemin de Sainteté ! L’enseignement
de Saint François  de Sales  éduque  son  âme  à  l’abandon  à Dieu  et  à  la  pratique  des  petites
vertus. La passion des âmes le dévore de plus en plus, ses lectures le portent vers la mission,
particulièrement les livres du Père Pierre Lhande, tel « Le Christ dans la banlieue ». Il prie sur
le plan de Paris, il prie pour tous ces cœurs qui souffrent d’une ignorance de Dieu, il a hâte de
se perdre  au milieu de  la masse dont  il  a  compassion,  et de  lui  faire  connaître  l’Amour du
Christ, le Christ lui-même.
 
En 1929 il entre au grand séminaire de Théologie à Besançon, il lui reste cinq années
de préparation au Sacerdoce, dont une de  service militaire et une autre en  responsabilité de
surveillant  et  de  professeur  à  son  cher  "Consolation".  Ces  années  seront  décisives,  et
unifieront son âme qui s’enracinera pour toujours en Dieu, il semble probable que c’est à cette
époque qu’il s’offre à l’Amour Miséricordieux, il a 20 ans.
 
Il vit  avec  intensité  le  renouveau qu’apporte  à  ce moment  là  à  l’Eglise de France  le
développement de  l’Action Catholique  et  fait  siennes  ses méthodes. Thérèse de Lisieux  et
François  de  Sales  sont  désormais  les  deux  poumons  de  sa  vie  spirituelle.  Les  joies  et  les
peines  se  succèdent  tour à  tour : entre  les étapes de  l’ordination, et  la mort de  son directeur
spirituel puis celle de son cher papa le 2 juin 1934, à la veille de l’ordination sacerdotale.
 
  Sous-diacre encore, il est déjà pressenti pour faire partie de la Société des prêtres de
Saint François de Sales dans  laquelle  il est admis  le 21 novembre 1934. Le 22 décembre,
au petit matin,  il est   ordonné prêtre,  tout  seul   dans  la Chapelle du Grand Séminaire. Ses
trois  sœurs  endeuillées  et  sa  cousine  religieuse  participent  à  la Célébration. Au  soir  de  son
Ordination  il apprend sa nomination, en remplacement d’un prêtre malade, comme curé,   de
cinq petites paroisses  rurales  au  fin  fond du diocèse. Lui qui  aspire  à  rejoindre  le monde
ouvrier  des  usines  de  la  ville  passe  sa  nuit  en  pleurant,  « souffrir  c’est  cela  être  prêtre »,
conclut son directeur spirituel… et ce sera sur ce chemin de souffrance, d’abandon aimant à la
Volonté de Dieu dans la joie du don total et la passion des âmes que désormais il s’avance.
 
  Durant 6 mois les prémices de son Sacerdoce seront au service de ces campagnards de
Haute Saône à Fouvent qui en gardent encore souvenir, tellement  ils se sont sentis aimés de
ce jeune prêtre. Puis de septembre 1935 à juillet 1936 il sera troisième vicaire en l’Eglise du
Sacré Cœur de Besançon, paroisse bourgeoise où il tente de former un groupe de jocistes et
commence avec les enfants du patronage à lancer le mouvement naissant des Cœurs Vaillants.
Il se fait remarquer par un ministère fructueux auprès des familles, auxquelles il présente par   3
la spiritualité salésienne  une sainteté à leur portée. En fait, dès cette époque il excelle à mettre
à la portée de tous l’enseignement de l’Eglise, particulièrement les dernières Encycliques.
 
  C’est  le  temps  des  grands mouvements  syndicaux.  Plus  que  l’élan  révolutionnaire,
c’est  un  regard  profond  vers  le  Christ  ouvrier,  modèle  des  travailleurs  qui  alimente  ses
oraisons. Déjà  il  enflamme  la  jeunesse. En  juillet 1936 nouvelle nomination pour Gray où
son  compatriote  des  Fins,  le  Père  Laurent  MAMET,  de  loin  son  aîné,  archiprêtre  de  la
Basilique Notre Dame,  le  réclame  auprès de  lui  comme vicaire.  Il  y  restera  jusqu’en  juillet
1939, trois années où il s’occupera avec grand succès de la jeunesse populaire pendant que les
autres vicaires se consacrent aux étudiants. D’une activité débordante, il organise kermesses,
théâtre, colonies de vacances, sport, jeux, chorale, etc. Rien n’est pour lui de trop pour former
ces  enfants  et  en  faire  de  bons  chrétiens.  Soixante  ans  après,  ces  « petits »  lui  rendent
témoignage  et  les miséreux  du  quartier  pauvre  « des  petites  vittes »  s’exclament :  « C’était
notre Abbé Pierre à nous ». Les pauvres ! Ce sont bien eux qui ont déjà  toute son attention,
non seulement ceux qui ont faim de pain mais encore plus les sans Dieu, ceux qui ont besoin
d’entendre parler de son Amour.  Pour lui, ceux-là sont les plus pauvres !
 
  Juillet 1939 aux grands regrets des bonnes gens de Gray, qui font des pétitions, il est
nommé  curé  à Byans  sur Doubs, petite paroisse  déchristianisée  au bord  du Doubs. Mais  la
guerre  éclate  et  en  septembre  il  est  mobilisé,  officiellement  aumônier  brancardier.
Commence alors pour  lui une vie de camp au gré des déplacements et des combats.   Auprès
de  ses  soldats,  il entretiendra    la Foi  et  l’Espérance,  il  sera  le  soutien,  la  référence dans  les
durs moments. Il reçoit la croix de guerre le 24 juin 1940,  sera  démobilisé le 16 août 1940
mais ne pourra réellement rejoindre Byans en zone occupée et interdite qu’au début d’octobre.
Cette année de guerre et de débâcle, est  riche de  témoignages  sur  l’aumônier Roussel Galle
qui s’est  ingénié, malgré  les difficultés  inhérentes à ce  temps, à développer et affermir chez
ses  soldats une vie chrétienne exemplaire,   messes,  réunions, catéchèse,  théâtre, chants, etc.
Dans les villages où elle passait, sa compagnie portait à l’admiration.
 
Pour  la  fête du Rosaire 1940  il peut enfin  rejoindre  sa chère paroisse de Byans sur
Doubs : 4 petits villages y sont rattachés : Abbans Dessus, Abbans Dessous, Fourg et Villars
St  Georges.  Lorsque  l’abbé  Roussel  y  commence  son  ministère,  c’est  un  secteur  à  ré-
évangéliser  totalement.  La  tâche  ne  sera  pas  facile,  c’est  l’occupation,  plus  encore,  les
officiers de  la Feldkommandantur et  la Gestapo bisontine ont élu domicile dans une  famille
du bourg, et l’arrivée d’un instituteur anticlérical augmentera encore l’ambiance de suspicion
et de division dont souffrent les villageois.
 
Dans  ce  climat  de  peurs  et  de  souffrances,  l’abbé  Roussel  va  déployer  une  ardeur
sacerdotale  hors  du  commun,  il  se  dépense  sans  compter  auprès  de  ceux  que  Dieu  lui  a
confiés.  Très  vite  le  besoin  se  fait  sentir  de  construire  des  bâtiments  adaptés  au
développement de la vie de la paroisse. Il songe à un complexe culturel et sportif où seraient
réunies  toutes  les  œuvres  de  la  paroisse  qui  sont  très  vite  nombreuses :  réunions,  théâtre,
cinéma, chorale, tournois sportifs, kermesses, catéchèse et mouvements spirituels. Pour lui, il
faut unir et  réunir !. Avant  tout occuper  la  jeunesse,  la motiver,  l’enseigner pour  rebâtir une
chrétienté nouvelle.
 
De  1940  à  1947  son  cœur  pastoral  sans  cesse  à  l’écoute  de  l’Esprit  Saint,  reçoit
plusieurs  intuitions  auxquelles  il  cherchera  à  répondre.  Outre  la  maison  d’œuvres  qu’il
construit  malgré  les  interdictions  allemandes,  ce  qui  lui  vaudra  plusieurs  arrestations,  il
soumettra à  son Evêque  le projet prophétique du  regroupement des paroisses dans  le but de   4
rendre  plus  efficace  l’action  apostolique  et  surtout  de  lutter  contre  l’isolement  du  prêtre  en
formant de petites communautés sacerdotales.
Il suit activement à cette époque les premiers pas de la mission de France naissante à
Lisieux, auprès de Sainte Thérèse, suscitée par le Cardinal Suhard. Il épouse totalement les
méthodes d’Action Catholique incarnée du Père Godin. Peu à peu s’impose à lui, irrésistible,
l’appel  de Dieu  pour  la mission  de  Paris,  incarner  le Christ  dans  cette  foule  grouillante  et
indifférente à son Dieu. Depuis si longtemps il prie sur le plan de ces quartiers défavorisés, il
se sait appelé vers ces païens modernes, vers les plus éloignés de l’Eglise. 
 
Son  Evêque  l’autorise  à  ce  départ,  mais  il  devra  attendre  le  retour  des  prêtres
prisonniers, et conjointement à ses activités paroissiales il est aumônier jociste, prêtre de Saint
François  de  Sales,  accompagnateur  spirituel  et  il  dirige  et  conseille  de  nombreuses  jeunes
filles  qui,  pour  la  plupart,  ont  remplacé  au  travail  leur  père  ou  leur  frère  déportés  ou  au
maquis. Son appel personnel, sa compassion pour  les âmes  lui font comprendre peu à peu  le
besoin urgent d’apporter la lumière divine à ce monde du travail en mutation, il sent que ces
jeunes filles par leur témoignage sont une réponse. 
 
Auprès du Saint Curé d’Ars où il vient régulièrement puiser force et ardeur spirituelle,
la lumière en lui se fait jour peu à peu. Il saisit que la Vierge Marie lui demande de regrouper
des  jeunes  filles, qui donnant à Dieu  leur virginité, s’offriront à son Amour Miséricordieux.
Tourmentées par une double  soif, celle de Dieu qui veut  se donner et celle des hommes de
recevoir  son Amour  Infini, elles  seront,  sans costume, pareilles à  toutes  les  travailleuses du
monde, partageant leur condition, incarnant le Christ dans leur milieu de vie, au plus profond
de cette pâte humaine. Ainsi naît au cœur de l’Abbé Roussel ce qui sera plus tard l’œuvre de
sa vie :  la  fondation des Travailleuses Missionnaires et  la Famille Donum Dei dans  son
ensemble.
 
En avril 1947 il est enfin à Paris mais le Cardinal Suhard n’acceptera pas qu’il entre à
la mission de Paris : il lui demandera de se consacrer entièrement à la formation de sa famille
spirituelle. Ainsi donc son propre appel va se réaliser à travers la mission qui prend forme au
sein  des  usines,  des  bars  de  prostitutions,  des  lycées,  des  hôpitaux,  des  prisons,  par
l’engagement total de ces jeunes travailleuses.
 
    Après  de  longues  recherches,  prières,  tâtonnements,  le  11  Février  1950,  le  Père
Roussel regroupe celles qui se sentent appelées à partager ses intuitions; il leur donne le nom
de  “Travailleuses  Missionnaires  de  l’Immaculée”.  Selon  les  enseignements  de  Saint
François de Sales et à  la suite de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elles apprennent à vivre la
petite  Voie  d’Enfance  Spirituelle  et  l’Offrande  à  l’Amour  Miséricordieux.  Leur  mission:
“Reproduire la rencontre du Christ au Puits de Jacob. Comme Lui, aller vers la samaritaine,
aller  redire à  la  jeune prostituée, à  la  fille mère, à  la  femme qui  vit  l’union  libre, à  toutes
celles qui gaspillent  leur amour:  «  Si  tu  savais  le don de Dieu », et  leur  révéler  la  femme
parfaite, l’Immaculée”.
 
    A la même époque il organise un groupement de prières, appelé “Donum Dei” destiné
à  soutenir  par  la  prière  et  le  sacrifice  la  persévérance  de  ces  jeunes  missionnaires,  leur
apostolat  et  la  conversion  de  celles  qu’il  appelle  tendrement  “les  Marie  Madeleine”.  De
nombreux affiliés  répondent à cet appel. Plus  tard, ce mouvement  sera  réorganisé  et appelé
“Légion Suppliante et réparatrice”.
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  De 1950 à 1960  la Famille  se développe en France et en Belgique. En 1957  le Père
Roussel comprend qu’il doit commencer une branche masculine. Simultanément il élabore un
règlement de vie pour des foyers, qui seront à leur tour missionnaires dans leur milieu.
  En 1958, répondant à l’appel du Saint Père, son zèle missionnaire toujours croissant, il
envoie   des Travailleuses Missionnaires hors de France : en Afrique, en Asie, en Amérique,
en Océanie. La semence est ainsi jetée dans les cinq continents. En 1960 c’est la création des
Eau Vive qui permettent aux Travailleuses Missionnaires devenues internationales de fortifier
leur vie de prière, de communauté, et d’élargir  leur dimension missionnaire. Le  témoignage
d’un groupe de vierges de toutes races est plus fort que celui d’une seule TM engagée dans un
milieu.
    En  1969,  le  Père  Roussel    installe  la  direction  de  la  Famille  à Rome,  au  cœur  de
l’Eglise  tout  près  de  la  Basilique  Sainte Marie Majeure.  Au  cours  des  années  la  Famille
continue à s’étendre, les « Eau Vive » se multiplient, s’organisent, l’apostolat se diversifie.
 
    Le  Père  Roussel  voit  de  plus  en  plus  que  les  Travailleuses Missionnaires  sont  des
“Carmélites dans le monde”, “les Eau Vive, des carmels dans le monde” dans lesquels, se vit
l’esprit de  la Petite Thérèse.  Il ne cesse de  former  ses  filles  spirituelles à une vie d’union à
Jésus, de contemplation, et à un apostolat profond et efficace. A partir de 1976, par  le chant
des Ave Maria qui résonnent chaque soir dans ces restaurants, la prière rapproche de Dieu.
 
  En  1978,  de  nombreux  enfants  se  rassemblent  pour  prier,  c’est  la  naissance  du
groupement « des enfants du chapelet » qui s’étendra à toutes les missions. En 1981, face à la
crise  mondiale  qui  déchire  la  famille,  le  Père  Roussel  comprend  qu’il  faut  travailler  à  la
rechristianisation de la famille humaine, cellule de la société. C’est la naissance des “Mamans
Missionnaires” qui s’engagent dans  l’évangélisation de  leurs familles, avec  les Travailleuses
Missionnaires.
 
  En  Janvier  1984,  le  Père Marcel  comprend  que  ces  divers membres: Travailleuses
Missionnaires,  enfants  du  chapelet,  jeunes,  mamans  missionnaires,  légion  suppliante  et
réparatrice,  constituent  ensemble  une  unique  Famille  à  laquelle  il  donne  le  nom  de
FAMILLE MISSIONNAIRE DONUM DEI.
 
    Février  1984  :  puisque  la  Famille Missionnaire Donum Dei  s’était  depuis  toujours
enracinée et nourrie dans la terre du Carmel, le Père Roussel comprend que cette Famille doit
non  seulement  vivre  l’esprit  du  Carmel  dans  le  monde,  mais  qu’elle  doit  s’attacher  à  lui
juridiquement.  “Notre  Dame  du  Mont  Carmel,  prenez-nous  dans  votre  famille”  sera  sa
dernière prière  le soir du 21 février 1984. Cela se réalisera  le 22 février 1987,  trois ans  jour
pour jour après l’entrée dans la Vie du Père Roussel survenue le 22 Février 1984. A travers le
Décret  de  reconnaissance  du  Père Général  de  l’Ordre  du Carmel,  La  Famille Missionnaire
Donum Dei devient membre du Tiers Ordre séculier Carmélitain.
 
    Le Carmel offre aux Membres de la Famille Donum Dei la richesse de sa spiritualité,
son  signe particulier  le Scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel. Après  le départ de  son
Fondateur, enveloppée dans ce Manteau de Marie,  la Famille va continuer  sa croissance,  et
étendre son rayonnement.
 
  Si en 1950 le Père Marcel ne disposait que d’une petite maison au milieu des usines de
la banlieue parisienne, en 1984, 16 maisons étaient déjà  implantées dans  les cinq continents,
et en  l’an 2000, 33 missions Donum Dei, aux visages de  toutes couleurs, à  l’apostolat varié
sont répandues dans les cinq parties du monde.
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Europe   : France, Italie, République Tchèque.
  Océanie    : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna.
  Afrique    : Burkina Faso, Kenya.
  Asie     : Vietnam, Philippines, Inde.
Amérique   : Argentine, Pérou, Mexique, Brésil.
 
    Plus largement les Travailleuses Missionnaires se recrutent aussi dans d’autres pays et
sont  réparties  en  équipes  de  toutes  couleurs :  des  Burkinabés,  des  Congolaises,  des
Camerounaises,  des  Rwandaises,  des  Kenyanes,  des  Malgaches,  des  Chinoises,  des
Indonésiennes,  des  Vietnamiennes,  des  Philippines,  des  Indiennes,  des  Wallisiennes,  des
Futuniennes,  des  Vanuatuanes,  des  Calédoniennes,  des  Françaises,  des  Anglaises,  des
Argentines, des Péruviennes, des Mexicaines, des Colombiennes.
 
  Elles aiment à  regarder  leurs modèles dans  l’Eglise  : ces vierges chrétiennes  laïques
qui  ont marqué  les  débuts  du  christianisme,  telles  que  Sainte Agnès,  Sainte Cécile,  Sainte
Blandine  et  tant  d’autres...  plus  proche  de  nous  Sainte  Jeanne  d  ‘Arc. Comme  elles,  à  leur
suite,  elles  offrent  leur  virginité  à  Jésus,  leur  premier  amour,  pour  toujours. Comme  elles,
elles restent dans le monde, sans costume spécial, car elles sont laïques afin de témoigner que
la  sainteté est pour  tous, comme  l’enseignait Saint François de Sales, et que  la  sainteté doit
être  vécue  dans  la  vie  séculière  quotidienne.  Dans  la  société  qui  rejette  de  plus  en  plus
l’amour,  la  fidélité,  la  pureté,  leur  virginité  est  un  signe  que  Jésus  appelle  l’homme  à  un
amour grand, total, éternel. 
 
    Dans  la  société  déchirée  par  la  guerre,  le  racisme,  leur  unité  crie  que  l’amour  entre
toutes  les  races est possible, et que  Jésus est venu pour  rassembler  toute  l’humanité pour  la
conduire au Père. Dans  la société matérialiste,  la vie de prière vécue dans  le  travail, dans  la
profession,  est  un  signe  que  toute  la  vie  humaine,  avec  ses  réalités  quotidiennes,  doit  être
vécue  en  référence  à  Dieu.  Ce  témoignage,  les  Travailleuses  Missionnaires  le  portent
spécialement  dans  les  restaurants  qu’elles  gèrent  elles-mêmes  et  qui  s’appellent  « L’EAU
VIVE ». Autour des tables du restaurant Jésus veut redire à travers elles, à ceux qui viennent
se restaurer physiquement: “Donne-moi à boire, Si tu savais le don de Dieu”.
 
Ce  témoignage  est  vécu  dans  d’autres métiers  que  certaines  d’entre  elles  exercent:
professeurs, médecins, infirmières... Il est vécu aussi par des TM vivant dans une favela, dans
un monde  rempli  de  violence  et  de  souffrance.  Il  est  vécu  par  des  TM  engagées  dans  la
catéchèse  des  lycées,  des  collèges,  des  paroisses,  dans  les  Eau  Vive  et  des  quartiers
environnants. Ce témoignage est aussi vécu par des TM engagées dans la pastorale auprès des
prisonniers;  auprès  des malades  dans  les  hôpitaux,  auprès  de  personnes  âgées  abandonnées
par  les  leurs.  Il  est  vécu  dans  des  oeuvres  spécialement  destinées  à  s’occuper  d’enfants
défavorisés, auprès d’orphelins qui n’auraient pas de futur si personne ne les prenait en charge
pour  les  faire  étudier,  leur  procurer  une  éducation  humaine  et  spirituelle.  De  nombreux
bienfaiteurs  et  amis  se  joignent  ainsi  aux  Travailleuses Missionnaires  pour manifester  cet
amour à ces tout-petits dans le Royaume de Jésus.
 
Au cours de ces dernières années, des  jeunes gens ayant exprimé  le désir de devenir
Travailleur  Missionnaire,  la  Famille  Donum  Dei  a  commencé  une  branche  masculine.
Actuellement les jeunes sont en formation à Lisieux, certains d’entre eux s’orienteront vers la
prêtrise.

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