- 8 juin 1910, Naissance et baptême. Marcel Roussel Galle est le troisième après : Denise de 5 ans son aînée (1905 – 1975) puis Léon né en 1908, qui décédera 5 mois plus tard en avril 1909. Ses parents: Etienne ROUSSEL GALLE et de Louise Ludivine MOYSE, sont tous deux horlogers aux Fins dans ce Haut- Doubs Franc sont de fervents chrétiens.
- Août 1914; Première séparation. Si l’amour que l’enfant trouvera au sein du noyau familial marquera à jamais sa vie, il sera cependant sillonné très tôt d’épreuves de séparation. Il vient d’avoir 4 ans lorsque son « bien aimé » papa part pour la guerre en août 1914.
- 1918 et 1920, Naissances des sœurs de Marcel: Jeanne en 1918 et Marthe en 1920 agrandissent la famille.
- 1921, Entrée au petit Séminaire de Marcel. Il a 11 ans, entre au petit séminaire Notre
Dame de Consolation. - 17 avril dans un grand amour, il reçoit Jésus pour la première fois et le 11 juin il est confirmé dans sa Foi. Amour et Foi qu’il cultive déjà bien personnellement dans des adorations fréquentes au Saint Sacrement. Bien que leur métier d’horloger soit d’un bon rapport, la famille reste pauvre du fait de
l’emprunt contracté pour l’achat de la maison. Cette vaste demeure permet, pour arrondir les
fins de mois, d’aménager un petit commerce d’épicerie et un café restaurant où la maman sert
les fumés. Elle comporte un four pour la fabrication et les ventes du pain. Le travail s’y fait en
famille. Cette maison héberge encore le téléphone public et chaque soir se remplit de jeunes
musiciens auprès d’Etienne qui tient la baguette de l’Union Musicale des Fins. Ce havre de
paix, de labeur, de joie et d’amour qu’est le nid familial sera la première grande école de
Marcel et celle à laquelle il se référera toujours.
Le 5 octobre donc lorsqu’il entre au petit Séminaire, tout à la joie de suivre Jésus, son
cœur est cependant broyé de chagrin de laisser sa famille. Dans l’après-midi, sa maman le
conduit vers la Sainte Vierge à qui elle offre son fils, « désormais c’est à Elle qu’il dira
tout ! »
D’une intelligence moyenne, il doit faire beaucoup d’efforts pour « plaire à Dieu, à
ses parents et à ses maîtres » et obtenir des résultats. Il brille surtout par son ardeur au travail,
sa ténacité à apprendre, son sérieux dans sa conduite, son obéissance scrupuleuse au
règlement. Fait rare à l’époque, il reçoit de son confesseur l’autorisation de communier
chaque jour à son Seigneur, ce qui le fait grandir dans sa piété et fortifie jour après jour son
intimité avec Le Christ et La Vierge Marie. Ses plus grands sacrifices sont de partager les
récréations de ses condisciples, il n’aime pas les jeux brutaux. Ses rares vacances en famille
sont pour lui, la bouffée d’oxygène nécessaire à l’avancement dans cette dure formation.
Il a 16 ans lorsque brutalement le 15 août 1926 sa mère meurt. Avant d’expirer, elle
lui confie son chapelet, lui laissant la mission de continuer à le dire et à le propager, il prend
ses dernières paroles comme testament, son âme sera dorénavant toute mariale. Le chagrin est
immense, mais sera le tremplin d’un enracinement plus profond en Dieu. Son appel vers le 2
Sacerdoce n’en sera que plus clair. Il sort grandi de cette épreuve. Il devient le conseiller de la
famille, qui se resserre autour du papa.
Il a 17 ans lorsqu’il quitte le petit séminaire pour entrer au Séminaire de Philosophie à
Faverney. A Notre Dame de Consolation, il a appris à vivre de Jésus en regardant Marie sa
Mère et à s’offrir pour les âmes. Il entre en octobre 1927 à Faverney avec une grande soif du
don total. Ayant échoué à son Bac malgré ses bons résultats scolaires, il lui faut continuer à
travailler beaucoup. Sa piété, sa bonté, son sourire et son humour communicatif le rendent
bon camarade.
Quand il revêt la soutane, c’est pour lui un nouveau départ, celui du temps des
fiançailles. Bon nombre de ses camarades de Consolation se sont orientés vers des Séminaires
de Missions pour l’étranger. Pour lui, déjà aucune vocation particulière ne satisfait son cœur,
il les voudrait toutes ! A cette époque, il rencontre profondément Thérèse de Lisieux et surtout
sa petite Voie d’Enfance, à 18 ans il sait que ce sera son chemin de Sainteté ! L’enseignement
de Saint François de Sales éduque son âme à l’abandon à Dieu et à la pratique des petites
vertus. La passion des âmes le dévore de plus en plus, ses lectures le portent vers la mission,
particulièrement les livres du Père Pierre Lhande, tel « Le Christ dans la banlieue ». Il prie sur
le plan de Paris, il prie pour tous ces cœurs qui souffrent d’une ignorance de Dieu, il a hâte de
se perdre au milieu de la masse dont il a compassion, et de lui faire connaître l’Amour du
Christ, le Christ lui-même.
En 1929 il entre au grand séminaire de Théologie à Besançon, il lui reste cinq années
de préparation au Sacerdoce, dont une de service militaire et une autre en responsabilité de
surveillant et de professeur à son cher "Consolation". Ces années seront décisives, et
unifieront son âme qui s’enracinera pour toujours en Dieu, il semble probable que c’est à cette
époque qu’il s’offre à l’Amour Miséricordieux, il a 20 ans.
Il vit avec intensité le renouveau qu’apporte à ce moment là à l’Eglise de France le
développement de l’Action Catholique et fait siennes ses méthodes. Thérèse de Lisieux et
François de Sales sont désormais les deux poumons de sa vie spirituelle. Les joies et les
peines se succèdent tour à tour : entre les étapes de l’ordination, et la mort de son directeur
spirituel puis celle de son cher papa le 2 juin 1934, à la veille de l’ordination sacerdotale.
Sous-diacre encore, il est déjà pressenti pour faire partie de la Société des prêtres de
Saint François de Sales dans laquelle il est admis le 21 novembre 1934. Le 22 décembre,
au petit matin, il est ordonné prêtre, tout seul dans la Chapelle du Grand Séminaire. Ses
trois sœurs endeuillées et sa cousine religieuse participent à la Célébration. Au soir de son
Ordination il apprend sa nomination, en remplacement d’un prêtre malade, comme curé, de
cinq petites paroisses rurales au fin fond du diocèse. Lui qui aspire à rejoindre le monde
ouvrier des usines de la ville passe sa nuit en pleurant, « souffrir c’est cela être prêtre »,
conclut son directeur spirituel… et ce sera sur ce chemin de souffrance, d’abandon aimant à la
Volonté de Dieu dans la joie du don total et la passion des âmes que désormais il s’avance.
Durant 6 mois les prémices de son Sacerdoce seront au service de ces campagnards de
Haute Saône à Fouvent qui en gardent encore souvenir, tellement ils se sont sentis aimés de
ce jeune prêtre. Puis de septembre 1935 à juillet 1936 il sera troisième vicaire en l’Eglise du
Sacré Cœur de Besançon, paroisse bourgeoise où il tente de former un groupe de jocistes et
commence avec les enfants du patronage à lancer le mouvement naissant des Cœurs Vaillants.
Il se fait remarquer par un ministère fructueux auprès des familles, auxquelles il présente par 3
la spiritualité salésienne une sainteté à leur portée. En fait, dès cette époque il excelle à mettre
à la portée de tous l’enseignement de l’Eglise, particulièrement les dernières Encycliques.
C’est le temps des grands mouvements syndicaux. Plus que l’élan révolutionnaire,
c’est un regard profond vers le Christ ouvrier, modèle des travailleurs qui alimente ses
oraisons. Déjà il enflamme la jeunesse. En juillet 1936 nouvelle nomination pour Gray où
son compatriote des Fins, le Père Laurent MAMET, de loin son aîné, archiprêtre de la
Basilique Notre Dame, le réclame auprès de lui comme vicaire. Il y restera jusqu’en juillet
1939, trois années où il s’occupera avec grand succès de la jeunesse populaire pendant que les
autres vicaires se consacrent aux étudiants. D’une activité débordante, il organise kermesses,
théâtre, colonies de vacances, sport, jeux, chorale, etc. Rien n’est pour lui de trop pour former
ces enfants et en faire de bons chrétiens. Soixante ans après, ces « petits » lui rendent
témoignage et les miséreux du quartier pauvre « des petites vittes » s’exclament : « C’était
notre Abbé Pierre à nous ». Les pauvres ! Ce sont bien eux qui ont déjà toute son attention,
non seulement ceux qui ont faim de pain mais encore plus les sans Dieu, ceux qui ont besoin
d’entendre parler de son Amour. Pour lui, ceux-là sont les plus pauvres !
Juillet 1939 aux grands regrets des bonnes gens de Gray, qui font des pétitions, il est
nommé curé à Byans sur Doubs, petite paroisse déchristianisée au bord du Doubs. Mais la
guerre éclate et en septembre il est mobilisé, officiellement aumônier brancardier.
Commence alors pour lui une vie de camp au gré des déplacements et des combats. Auprès
de ses soldats, il entretiendra la Foi et l’Espérance, il sera le soutien, la référence dans les
durs moments. Il reçoit la croix de guerre le 24 juin 1940, sera démobilisé le 16 août 1940
mais ne pourra réellement rejoindre Byans en zone occupée et interdite qu’au début d’octobre.
Cette année de guerre et de débâcle, est riche de témoignages sur l’aumônier Roussel Galle
qui s’est ingénié, malgré les difficultés inhérentes à ce temps, à développer et affermir chez
ses soldats une vie chrétienne exemplaire, messes, réunions, catéchèse, théâtre, chants, etc.
Dans les villages où elle passait, sa compagnie portait à l’admiration.
Pour la fête du Rosaire 1940 il peut enfin rejoindre sa chère paroisse de Byans sur
Doubs : 4 petits villages y sont rattachés : Abbans Dessus, Abbans Dessous, Fourg et Villars
St Georges. Lorsque l’abbé Roussel y commence son ministère, c’est un secteur à ré-
évangéliser totalement. La tâche ne sera pas facile, c’est l’occupation, plus encore, les
officiers de la Feldkommandantur et la Gestapo bisontine ont élu domicile dans une famille
du bourg, et l’arrivée d’un instituteur anticlérical augmentera encore l’ambiance de suspicion
et de division dont souffrent les villageois.
Dans ce climat de peurs et de souffrances, l’abbé Roussel va déployer une ardeur
sacerdotale hors du commun, il se dépense sans compter auprès de ceux que Dieu lui a
confiés. Très vite le besoin se fait sentir de construire des bâtiments adaptés au
développement de la vie de la paroisse. Il songe à un complexe culturel et sportif où seraient
réunies toutes les œuvres de la paroisse qui sont très vite nombreuses : réunions, théâtre,
cinéma, chorale, tournois sportifs, kermesses, catéchèse et mouvements spirituels. Pour lui, il
faut unir et réunir !. Avant tout occuper la jeunesse, la motiver, l’enseigner pour rebâtir une
chrétienté nouvelle.
De 1940 à 1947 son cœur pastoral sans cesse à l’écoute de l’Esprit Saint, reçoit
plusieurs intuitions auxquelles il cherchera à répondre. Outre la maison d’œuvres qu’il
construit malgré les interdictions allemandes, ce qui lui vaudra plusieurs arrestations, il
soumettra à son Evêque le projet prophétique du regroupement des paroisses dans le but de 4
rendre plus efficace l’action apostolique et surtout de lutter contre l’isolement du prêtre en
formant de petites communautés sacerdotales.
Il suit activement à cette époque les premiers pas de la mission de France naissante à
Lisieux, auprès de Sainte Thérèse, suscitée par le Cardinal Suhard. Il épouse totalement les
méthodes d’Action Catholique incarnée du Père Godin. Peu à peu s’impose à lui, irrésistible,
l’appel de Dieu pour la mission de Paris, incarner le Christ dans cette foule grouillante et
indifférente à son Dieu. Depuis si longtemps il prie sur le plan de ces quartiers défavorisés, il
se sait appelé vers ces païens modernes, vers les plus éloignés de l’Eglise.
Son Evêque l’autorise à ce départ, mais il devra attendre le retour des prêtres
prisonniers, et conjointement à ses activités paroissiales il est aumônier jociste, prêtre de Saint
François de Sales, accompagnateur spirituel et il dirige et conseille de nombreuses jeunes
filles qui, pour la plupart, ont remplacé au travail leur père ou leur frère déportés ou au
maquis. Son appel personnel, sa compassion pour les âmes lui font comprendre peu à peu le
besoin urgent d’apporter la lumière divine à ce monde du travail en mutation, il sent que ces
jeunes filles par leur témoignage sont une réponse.
Auprès du Saint Curé d’Ars où il vient régulièrement puiser force et ardeur spirituelle,
la lumière en lui se fait jour peu à peu. Il saisit que la Vierge Marie lui demande de regrouper
des jeunes filles, qui donnant à Dieu leur virginité, s’offriront à son Amour Miséricordieux.
Tourmentées par une double soif, celle de Dieu qui veut se donner et celle des hommes de
recevoir son Amour Infini, elles seront, sans costume, pareilles à toutes les travailleuses du
monde, partageant leur condition, incarnant le Christ dans leur milieu de vie, au plus profond
de cette pâte humaine. Ainsi naît au cœur de l’Abbé Roussel ce qui sera plus tard l’œuvre de
sa vie : la fondation des Travailleuses Missionnaires et la Famille Donum Dei dans son
ensemble.
En avril 1947 il est enfin à Paris mais le Cardinal Suhard n’acceptera pas qu’il entre à
la mission de Paris : il lui demandera de se consacrer entièrement à la formation de sa famille
spirituelle. Ainsi donc son propre appel va se réaliser à travers la mission qui prend forme au
sein des usines, des bars de prostitutions, des lycées, des hôpitaux, des prisons, par
l’engagement total de ces jeunes travailleuses.
Après de longues recherches, prières, tâtonnements, le 11 Février 1950, le Père
Roussel regroupe celles qui se sentent appelées à partager ses intuitions; il leur donne le nom
de “Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée”. Selon les enseignements de Saint
François de Sales et à la suite de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elles apprennent à vivre la
petite Voie d’Enfance Spirituelle et l’Offrande à l’Amour Miséricordieux. Leur mission:
“Reproduire la rencontre du Christ au Puits de Jacob. Comme Lui, aller vers la samaritaine,
aller redire à la jeune prostituée, à la fille mère, à la femme qui vit l’union libre, à toutes
celles qui gaspillent leur amour: « Si tu savais le don de Dieu », et leur révéler la femme
parfaite, l’Immaculée”.
A la même époque il organise un groupement de prières, appelé “Donum Dei” destiné
à soutenir par la prière et le sacrifice la persévérance de ces jeunes missionnaires, leur
apostolat et la conversion de celles qu’il appelle tendrement “les Marie Madeleine”. De
nombreux affiliés répondent à cet appel. Plus tard, ce mouvement sera réorganisé et appelé
“Légion Suppliante et réparatrice”.
5
De 1950 à 1960 la Famille se développe en France et en Belgique. En 1957 le Père
Roussel comprend qu’il doit commencer une branche masculine. Simultanément il élabore un
règlement de vie pour des foyers, qui seront à leur tour missionnaires dans leur milieu.
En 1958, répondant à l’appel du Saint Père, son zèle missionnaire toujours croissant, il
envoie des Travailleuses Missionnaires hors de France : en Afrique, en Asie, en Amérique,
en Océanie. La semence est ainsi jetée dans les cinq continents. En 1960 c’est la création des
Eau Vive qui permettent aux Travailleuses Missionnaires devenues internationales de fortifier
leur vie de prière, de communauté, et d’élargir leur dimension missionnaire. Le témoignage
d’un groupe de vierges de toutes races est plus fort que celui d’une seule TM engagée dans un
milieu.
En 1969, le Père Roussel installe la direction de la Famille à Rome, au cœur de
l’Eglise tout près de la Basilique Sainte Marie Majeure. Au cours des années la Famille
continue à s’étendre, les « Eau Vive » se multiplient, s’organisent, l’apostolat se diversifie.
Le Père Roussel voit de plus en plus que les Travailleuses Missionnaires sont des
“Carmélites dans le monde”, “les Eau Vive, des carmels dans le monde” dans lesquels, se vit
l’esprit de la Petite Thérèse. Il ne cesse de former ses filles spirituelles à une vie d’union à
Jésus, de contemplation, et à un apostolat profond et efficace. A partir de 1976, par le chant
des Ave Maria qui résonnent chaque soir dans ces restaurants, la prière rapproche de Dieu.
En 1978, de nombreux enfants se rassemblent pour prier, c’est la naissance du
groupement « des enfants du chapelet » qui s’étendra à toutes les missions. En 1981, face à la
crise mondiale qui déchire la famille, le Père Roussel comprend qu’il faut travailler à la
rechristianisation de la famille humaine, cellule de la société. C’est la naissance des “Mamans
Missionnaires” qui s’engagent dans l’évangélisation de leurs familles, avec les Travailleuses
Missionnaires.
En Janvier 1984, le Père Marcel comprend que ces divers membres: Travailleuses
Missionnaires, enfants du chapelet, jeunes, mamans missionnaires, légion suppliante et
réparatrice, constituent ensemble une unique Famille à laquelle il donne le nom de
FAMILLE MISSIONNAIRE DONUM DEI.
Février 1984 : puisque la Famille Missionnaire Donum Dei s’était depuis toujours
enracinée et nourrie dans la terre du Carmel, le Père Roussel comprend que cette Famille doit
non seulement vivre l’esprit du Carmel dans le monde, mais qu’elle doit s’attacher à lui
juridiquement. “Notre Dame du Mont Carmel, prenez-nous dans votre famille” sera sa
dernière prière le soir du 21 février 1984. Cela se réalisera le 22 février 1987, trois ans jour
pour jour après l’entrée dans la Vie du Père Roussel survenue le 22 Février 1984. A travers le
Décret de reconnaissance du Père Général de l’Ordre du Carmel, La Famille Missionnaire
Donum Dei devient membre du Tiers Ordre séculier Carmélitain.
Le Carmel offre aux Membres de la Famille Donum Dei la richesse de sa spiritualité,
son signe particulier le Scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel. Après le départ de son
Fondateur, enveloppée dans ce Manteau de Marie, la Famille va continuer sa croissance, et
étendre son rayonnement.
Si en 1950 le Père Marcel ne disposait que d’une petite maison au milieu des usines de
la banlieue parisienne, en 1984, 16 maisons étaient déjà implantées dans les cinq continents,
et en l’an 2000, 33 missions Donum Dei, aux visages de toutes couleurs, à l’apostolat varié
sont répandues dans les cinq parties du monde.
6
Europe : France, Italie, République Tchèque.
Océanie : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna.
Afrique : Burkina Faso, Kenya.
Asie : Vietnam, Philippines, Inde.
Amérique : Argentine, Pérou, Mexique, Brésil.
Plus largement les Travailleuses Missionnaires se recrutent aussi dans d’autres pays et
sont réparties en équipes de toutes couleurs : des Burkinabés, des Congolaises, des
Camerounaises, des Rwandaises, des Kenyanes, des Malgaches, des Chinoises, des
Indonésiennes, des Vietnamiennes, des Philippines, des Indiennes, des Wallisiennes, des
Futuniennes, des Vanuatuanes, des Calédoniennes, des Françaises, des Anglaises, des
Argentines, des Péruviennes, des Mexicaines, des Colombiennes.
Elles aiment à regarder leurs modèles dans l’Eglise : ces vierges chrétiennes laïques
qui ont marqué les débuts du christianisme, telles que Sainte Agnès, Sainte Cécile, Sainte
Blandine et tant d’autres... plus proche de nous Sainte Jeanne d ‘Arc. Comme elles, à leur
suite, elles offrent leur virginité à Jésus, leur premier amour, pour toujours. Comme elles,
elles restent dans le monde, sans costume spécial, car elles sont laïques afin de témoigner que
la sainteté est pour tous, comme l’enseignait Saint François de Sales, et que la sainteté doit
être vécue dans la vie séculière quotidienne. Dans la société qui rejette de plus en plus
l’amour, la fidélité, la pureté, leur virginité est un signe que Jésus appelle l’homme à un
amour grand, total, éternel.
Dans la société déchirée par la guerre, le racisme, leur unité crie que l’amour entre
toutes les races est possible, et que Jésus est venu pour rassembler toute l’humanité pour la
conduire au Père. Dans la société matérialiste, la vie de prière vécue dans le travail, dans la
profession, est un signe que toute la vie humaine, avec ses réalités quotidiennes, doit être
vécue en référence à Dieu. Ce témoignage, les Travailleuses Missionnaires le portent
spécialement dans les restaurants qu’elles gèrent elles-mêmes et qui s’appellent « L’EAU
VIVE ». Autour des tables du restaurant Jésus veut redire à travers elles, à ceux qui viennent
se restaurer physiquement: “Donne-moi à boire, Si tu savais le don de Dieu”.
Ce témoignage est vécu dans d’autres métiers que certaines d’entre elles exercent:
professeurs, médecins, infirmières... Il est vécu aussi par des TM vivant dans une favela, dans
un monde rempli de violence et de souffrance. Il est vécu par des TM engagées dans la
catéchèse des lycées, des collèges, des paroisses, dans les Eau Vive et des quartiers
environnants. Ce témoignage est aussi vécu par des TM engagées dans la pastorale auprès des
prisonniers; auprès des malades dans les hôpitaux, auprès de personnes âgées abandonnées
par les leurs. Il est vécu dans des oeuvres spécialement destinées à s’occuper d’enfants
défavorisés, auprès d’orphelins qui n’auraient pas de futur si personne ne les prenait en charge
pour les faire étudier, leur procurer une éducation humaine et spirituelle. De nombreux
bienfaiteurs et amis se joignent ainsi aux Travailleuses Missionnaires pour manifester cet
amour à ces tout-petits dans le Royaume de Jésus.
Au cours de ces dernières années, des jeunes gens ayant exprimé le désir de devenir
Travailleur Missionnaire, la Famille Donum Dei a commencé une branche masculine.
Actuellement les jeunes sont en formation à Lisieux, certains d’entre eux s’orienteront vers la
prêtrise.
fins de mois, d’aménager un petit commerce d’épicerie et un café restaurant où la maman sert
les fumés. Elle comporte un four pour la fabrication et les ventes du pain. Le travail s’y fait en
famille. Cette maison héberge encore le téléphone public et chaque soir se remplit de jeunes
musiciens auprès d’Etienne qui tient la baguette de l’Union Musicale des Fins. Ce havre de
paix, de labeur, de joie et d’amour qu’est le nid familial sera la première grande école de
Marcel et celle à laquelle il se référera toujours.
Le 5 octobre donc lorsqu’il entre au petit Séminaire, tout à la joie de suivre Jésus, son
cœur est cependant broyé de chagrin de laisser sa famille. Dans l’après-midi, sa maman le
conduit vers la Sainte Vierge à qui elle offre son fils, « désormais c’est à Elle qu’il dira
tout ! »
D’une intelligence moyenne, il doit faire beaucoup d’efforts pour « plaire à Dieu, à
ses parents et à ses maîtres » et obtenir des résultats. Il brille surtout par son ardeur au travail,
sa ténacité à apprendre, son sérieux dans sa conduite, son obéissance scrupuleuse au
règlement. Fait rare à l’époque, il reçoit de son confesseur l’autorisation de communier
chaque jour à son Seigneur, ce qui le fait grandir dans sa piété et fortifie jour après jour son
intimité avec Le Christ et La Vierge Marie. Ses plus grands sacrifices sont de partager les
récréations de ses condisciples, il n’aime pas les jeux brutaux. Ses rares vacances en famille
sont pour lui, la bouffée d’oxygène nécessaire à l’avancement dans cette dure formation.
Il a 16 ans lorsque brutalement le 15 août 1926 sa mère meurt. Avant d’expirer, elle
lui confie son chapelet, lui laissant la mission de continuer à le dire et à le propager, il prend
ses dernières paroles comme testament, son âme sera dorénavant toute mariale. Le chagrin est
immense, mais sera le tremplin d’un enracinement plus profond en Dieu. Son appel vers le 2
Sacerdoce n’en sera que plus clair. Il sort grandi de cette épreuve. Il devient le conseiller de la
famille, qui se resserre autour du papa.
Il a 17 ans lorsqu’il quitte le petit séminaire pour entrer au Séminaire de Philosophie à
Faverney. A Notre Dame de Consolation, il a appris à vivre de Jésus en regardant Marie sa
Mère et à s’offrir pour les âmes. Il entre en octobre 1927 à Faverney avec une grande soif du
don total. Ayant échoué à son Bac malgré ses bons résultats scolaires, il lui faut continuer à
travailler beaucoup. Sa piété, sa bonté, son sourire et son humour communicatif le rendent
bon camarade.
Quand il revêt la soutane, c’est pour lui un nouveau départ, celui du temps des
fiançailles. Bon nombre de ses camarades de Consolation se sont orientés vers des Séminaires
de Missions pour l’étranger. Pour lui, déjà aucune vocation particulière ne satisfait son cœur,
il les voudrait toutes ! A cette époque, il rencontre profondément Thérèse de Lisieux et surtout
sa petite Voie d’Enfance, à 18 ans il sait que ce sera son chemin de Sainteté ! L’enseignement
de Saint François de Sales éduque son âme à l’abandon à Dieu et à la pratique des petites
vertus. La passion des âmes le dévore de plus en plus, ses lectures le portent vers la mission,
particulièrement les livres du Père Pierre Lhande, tel « Le Christ dans la banlieue ». Il prie sur
le plan de Paris, il prie pour tous ces cœurs qui souffrent d’une ignorance de Dieu, il a hâte de
se perdre au milieu de la masse dont il a compassion, et de lui faire connaître l’Amour du
Christ, le Christ lui-même.
En 1929 il entre au grand séminaire de Théologie à Besançon, il lui reste cinq années
de préparation au Sacerdoce, dont une de service militaire et une autre en responsabilité de
surveillant et de professeur à son cher "Consolation". Ces années seront décisives, et
unifieront son âme qui s’enracinera pour toujours en Dieu, il semble probable que c’est à cette
époque qu’il s’offre à l’Amour Miséricordieux, il a 20 ans.
Il vit avec intensité le renouveau qu’apporte à ce moment là à l’Eglise de France le
développement de l’Action Catholique et fait siennes ses méthodes. Thérèse de Lisieux et
François de Sales sont désormais les deux poumons de sa vie spirituelle. Les joies et les
peines se succèdent tour à tour : entre les étapes de l’ordination, et la mort de son directeur
spirituel puis celle de son cher papa le 2 juin 1934, à la veille de l’ordination sacerdotale.
Sous-diacre encore, il est déjà pressenti pour faire partie de la Société des prêtres de
Saint François de Sales dans laquelle il est admis le 21 novembre 1934. Le 22 décembre,
au petit matin, il est ordonné prêtre, tout seul dans la Chapelle du Grand Séminaire. Ses
trois sœurs endeuillées et sa cousine religieuse participent à la Célébration. Au soir de son
Ordination il apprend sa nomination, en remplacement d’un prêtre malade, comme curé, de
cinq petites paroisses rurales au fin fond du diocèse. Lui qui aspire à rejoindre le monde
ouvrier des usines de la ville passe sa nuit en pleurant, « souffrir c’est cela être prêtre »,
conclut son directeur spirituel… et ce sera sur ce chemin de souffrance, d’abandon aimant à la
Volonté de Dieu dans la joie du don total et la passion des âmes que désormais il s’avance.
Durant 6 mois les prémices de son Sacerdoce seront au service de ces campagnards de
Haute Saône à Fouvent qui en gardent encore souvenir, tellement ils se sont sentis aimés de
ce jeune prêtre. Puis de septembre 1935 à juillet 1936 il sera troisième vicaire en l’Eglise du
Sacré Cœur de Besançon, paroisse bourgeoise où il tente de former un groupe de jocistes et
commence avec les enfants du patronage à lancer le mouvement naissant des Cœurs Vaillants.
Il se fait remarquer par un ministère fructueux auprès des familles, auxquelles il présente par 3
la spiritualité salésienne une sainteté à leur portée. En fait, dès cette époque il excelle à mettre
à la portée de tous l’enseignement de l’Eglise, particulièrement les dernières Encycliques.
C’est le temps des grands mouvements syndicaux. Plus que l’élan révolutionnaire,
c’est un regard profond vers le Christ ouvrier, modèle des travailleurs qui alimente ses
oraisons. Déjà il enflamme la jeunesse. En juillet 1936 nouvelle nomination pour Gray où
son compatriote des Fins, le Père Laurent MAMET, de loin son aîné, archiprêtre de la
Basilique Notre Dame, le réclame auprès de lui comme vicaire. Il y restera jusqu’en juillet
1939, trois années où il s’occupera avec grand succès de la jeunesse populaire pendant que les
autres vicaires se consacrent aux étudiants. D’une activité débordante, il organise kermesses,
théâtre, colonies de vacances, sport, jeux, chorale, etc. Rien n’est pour lui de trop pour former
ces enfants et en faire de bons chrétiens. Soixante ans après, ces « petits » lui rendent
témoignage et les miséreux du quartier pauvre « des petites vittes » s’exclament : « C’était
notre Abbé Pierre à nous ». Les pauvres ! Ce sont bien eux qui ont déjà toute son attention,
non seulement ceux qui ont faim de pain mais encore plus les sans Dieu, ceux qui ont besoin
d’entendre parler de son Amour. Pour lui, ceux-là sont les plus pauvres !
Juillet 1939 aux grands regrets des bonnes gens de Gray, qui font des pétitions, il est
nommé curé à Byans sur Doubs, petite paroisse déchristianisée au bord du Doubs. Mais la
guerre éclate et en septembre il est mobilisé, officiellement aumônier brancardier.
Commence alors pour lui une vie de camp au gré des déplacements et des combats. Auprès
de ses soldats, il entretiendra la Foi et l’Espérance, il sera le soutien, la référence dans les
durs moments. Il reçoit la croix de guerre le 24 juin 1940, sera démobilisé le 16 août 1940
mais ne pourra réellement rejoindre Byans en zone occupée et interdite qu’au début d’octobre.
Cette année de guerre et de débâcle, est riche de témoignages sur l’aumônier Roussel Galle
qui s’est ingénié, malgré les difficultés inhérentes à ce temps, à développer et affermir chez
ses soldats une vie chrétienne exemplaire, messes, réunions, catéchèse, théâtre, chants, etc.
Dans les villages où elle passait, sa compagnie portait à l’admiration.
Pour la fête du Rosaire 1940 il peut enfin rejoindre sa chère paroisse de Byans sur
Doubs : 4 petits villages y sont rattachés : Abbans Dessus, Abbans Dessous, Fourg et Villars
St Georges. Lorsque l’abbé Roussel y commence son ministère, c’est un secteur à ré-
évangéliser totalement. La tâche ne sera pas facile, c’est l’occupation, plus encore, les
officiers de la Feldkommandantur et la Gestapo bisontine ont élu domicile dans une famille
du bourg, et l’arrivée d’un instituteur anticlérical augmentera encore l’ambiance de suspicion
et de division dont souffrent les villageois.

sacerdotale hors du commun, il se dépense sans compter auprès de ceux que Dieu lui a
confiés. Très vite le besoin se fait sentir de construire des bâtiments adaptés au
développement de la vie de la paroisse. Il songe à un complexe culturel et sportif où seraient
réunies toutes les œuvres de la paroisse qui sont très vite nombreuses : réunions, théâtre,
cinéma, chorale, tournois sportifs, kermesses, catéchèse et mouvements spirituels. Pour lui, il
faut unir et réunir !. Avant tout occuper la jeunesse, la motiver, l’enseigner pour rebâtir une
chrétienté nouvelle.
De 1940 à 1947 son cœur pastoral sans cesse à l’écoute de l’Esprit Saint, reçoit
plusieurs intuitions auxquelles il cherchera à répondre. Outre la maison d’œuvres qu’il
construit malgré les interdictions allemandes, ce qui lui vaudra plusieurs arrestations, il
soumettra à son Evêque le projet prophétique du regroupement des paroisses dans le but de 4
rendre plus efficace l’action apostolique et surtout de lutter contre l’isolement du prêtre en
formant de petites communautés sacerdotales.
Il suit activement à cette époque les premiers pas de la mission de France naissante à
Lisieux, auprès de Sainte Thérèse, suscitée par le Cardinal Suhard. Il épouse totalement les
méthodes d’Action Catholique incarnée du Père Godin. Peu à peu s’impose à lui, irrésistible,
l’appel de Dieu pour la mission de Paris, incarner le Christ dans cette foule grouillante et
indifférente à son Dieu. Depuis si longtemps il prie sur le plan de ces quartiers défavorisés, il
se sait appelé vers ces païens modernes, vers les plus éloignés de l’Eglise.
Son Evêque l’autorise à ce départ, mais il devra attendre le retour des prêtres
prisonniers, et conjointement à ses activités paroissiales il est aumônier jociste, prêtre de Saint
François de Sales, accompagnateur spirituel et il dirige et conseille de nombreuses jeunes
filles qui, pour la plupart, ont remplacé au travail leur père ou leur frère déportés ou au
maquis. Son appel personnel, sa compassion pour les âmes lui font comprendre peu à peu le
besoin urgent d’apporter la lumière divine à ce monde du travail en mutation, il sent que ces
jeunes filles par leur témoignage sont une réponse.
Auprès du Saint Curé d’Ars où il vient régulièrement puiser force et ardeur spirituelle,
la lumière en lui se fait jour peu à peu. Il saisit que la Vierge Marie lui demande de regrouper
des jeunes filles, qui donnant à Dieu leur virginité, s’offriront à son Amour Miséricordieux.
Tourmentées par une double soif, celle de Dieu qui veut se donner et celle des hommes de
recevoir son Amour Infini, elles seront, sans costume, pareilles à toutes les travailleuses du
monde, partageant leur condition, incarnant le Christ dans leur milieu de vie, au plus profond
de cette pâte humaine. Ainsi naît au cœur de l’Abbé Roussel ce qui sera plus tard l’œuvre de
sa vie : la fondation des Travailleuses Missionnaires et la Famille Donum Dei dans son
ensemble.
En avril 1947 il est enfin à Paris mais le Cardinal Suhard n’acceptera pas qu’il entre à
la mission de Paris : il lui demandera de se consacrer entièrement à la formation de sa famille
spirituelle. Ainsi donc son propre appel va se réaliser à travers la mission qui prend forme au
sein des usines, des bars de prostitutions, des lycées, des hôpitaux, des prisons, par
l’engagement total de ces jeunes travailleuses.
Après de longues recherches, prières, tâtonnements, le 11 Février 1950, le Père
Roussel regroupe celles qui se sentent appelées à partager ses intuitions; il leur donne le nom
de “Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée”. Selon les enseignements de Saint
François de Sales et à la suite de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elles apprennent à vivre la
petite Voie d’Enfance Spirituelle et l’Offrande à l’Amour Miséricordieux. Leur mission:
“Reproduire la rencontre du Christ au Puits de Jacob. Comme Lui, aller vers la samaritaine,
aller redire à la jeune prostituée, à la fille mère, à la femme qui vit l’union libre, à toutes
celles qui gaspillent leur amour: « Si tu savais le don de Dieu », et leur révéler la femme
parfaite, l’Immaculée”.
A la même époque il organise un groupement de prières, appelé “Donum Dei” destiné
à soutenir par la prière et le sacrifice la persévérance de ces jeunes missionnaires, leur
apostolat et la conversion de celles qu’il appelle tendrement “les Marie Madeleine”. De
nombreux affiliés répondent à cet appel. Plus tard, ce mouvement sera réorganisé et appelé
“Légion Suppliante et réparatrice”.
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De 1950 à 1960 la Famille se développe en France et en Belgique. En 1957 le Père
Roussel comprend qu’il doit commencer une branche masculine. Simultanément il élabore un
règlement de vie pour des foyers, qui seront à leur tour missionnaires dans leur milieu.
En 1958, répondant à l’appel du Saint Père, son zèle missionnaire toujours croissant, il
envoie des Travailleuses Missionnaires hors de France : en Afrique, en Asie, en Amérique,
en Océanie. La semence est ainsi jetée dans les cinq continents. En 1960 c’est la création des
Eau Vive qui permettent aux Travailleuses Missionnaires devenues internationales de fortifier
leur vie de prière, de communauté, et d’élargir leur dimension missionnaire. Le témoignage
d’un groupe de vierges de toutes races est plus fort que celui d’une seule TM engagée dans un
milieu.
En 1969, le Père Roussel installe la direction de la Famille à Rome, au cœur de
l’Eglise tout près de la Basilique Sainte Marie Majeure. Au cours des années la Famille
continue à s’étendre, les « Eau Vive » se multiplient, s’organisent, l’apostolat se diversifie.
Le Père Roussel voit de plus en plus que les Travailleuses Missionnaires sont des
“Carmélites dans le monde”, “les Eau Vive, des carmels dans le monde” dans lesquels, se vit
l’esprit de la Petite Thérèse. Il ne cesse de former ses filles spirituelles à une vie d’union à
Jésus, de contemplation, et à un apostolat profond et efficace. A partir de 1976, par le chant
des Ave Maria qui résonnent chaque soir dans ces restaurants, la prière rapproche de Dieu.
En 1978, de nombreux enfants se rassemblent pour prier, c’est la naissance du
groupement « des enfants du chapelet » qui s’étendra à toutes les missions. En 1981, face à la
crise mondiale qui déchire la famille, le Père Roussel comprend qu’il faut travailler à la
rechristianisation de la famille humaine, cellule de la société. C’est la naissance des “Mamans
Missionnaires” qui s’engagent dans l’évangélisation de leurs familles, avec les Travailleuses
Missionnaires.
En Janvier 1984, le Père Marcel comprend que ces divers membres: Travailleuses
Missionnaires, enfants du chapelet, jeunes, mamans missionnaires, légion suppliante et
réparatrice, constituent ensemble une unique Famille à laquelle il donne le nom de
FAMILLE MISSIONNAIRE DONUM DEI.
Février 1984 : puisque la Famille Missionnaire Donum Dei s’était depuis toujours
enracinée et nourrie dans la terre du Carmel, le Père Roussel comprend que cette Famille doit
non seulement vivre l’esprit du Carmel dans le monde, mais qu’elle doit s’attacher à lui
juridiquement. “Notre Dame du Mont Carmel, prenez-nous dans votre famille” sera sa
dernière prière le soir du 21 février 1984. Cela se réalisera le 22 février 1987, trois ans jour
pour jour après l’entrée dans la Vie du Père Roussel survenue le 22 Février 1984. A travers le
Décret de reconnaissance du Père Général de l’Ordre du Carmel, La Famille Missionnaire
Donum Dei devient membre du Tiers Ordre séculier Carmélitain.
Le Carmel offre aux Membres de la Famille Donum Dei la richesse de sa spiritualité,
son signe particulier le Scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel. Après le départ de son
Fondateur, enveloppée dans ce Manteau de Marie, la Famille va continuer sa croissance, et
étendre son rayonnement.
Si en 1950 le Père Marcel ne disposait que d’une petite maison au milieu des usines de
la banlieue parisienne, en 1984, 16 maisons étaient déjà implantées dans les cinq continents,
et en l’an 2000, 33 missions Donum Dei, aux visages de toutes couleurs, à l’apostolat varié
sont répandues dans les cinq parties du monde.
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Europe : France, Italie, République Tchèque.
Océanie : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna.
Afrique : Burkina Faso, Kenya.
Asie : Vietnam, Philippines, Inde.
Amérique : Argentine, Pérou, Mexique, Brésil.
Plus largement les Travailleuses Missionnaires se recrutent aussi dans d’autres pays et
sont réparties en équipes de toutes couleurs : des Burkinabés, des Congolaises, des
Camerounaises, des Rwandaises, des Kenyanes, des Malgaches, des Chinoises, des
Indonésiennes, des Vietnamiennes, des Philippines, des Indiennes, des Wallisiennes, des
Futuniennes, des Vanuatuanes, des Calédoniennes, des Françaises, des Anglaises, des
Argentines, des Péruviennes, des Mexicaines, des Colombiennes.
Elles aiment à regarder leurs modèles dans l’Eglise : ces vierges chrétiennes laïques
qui ont marqué les débuts du christianisme, telles que Sainte Agnès, Sainte Cécile, Sainte
Blandine et tant d’autres... plus proche de nous Sainte Jeanne d ‘Arc. Comme elles, à leur
suite, elles offrent leur virginité à Jésus, leur premier amour, pour toujours. Comme elles,
elles restent dans le monde, sans costume spécial, car elles sont laïques afin de témoigner que
la sainteté est pour tous, comme l’enseignait Saint François de Sales, et que la sainteté doit
être vécue dans la vie séculière quotidienne. Dans la société qui rejette de plus en plus
l’amour, la fidélité, la pureté, leur virginité est un signe que Jésus appelle l’homme à un
amour grand, total, éternel.
Dans la société déchirée par la guerre, le racisme, leur unité crie que l’amour entre
toutes les races est possible, et que Jésus est venu pour rassembler toute l’humanité pour la
conduire au Père. Dans la société matérialiste, la vie de prière vécue dans le travail, dans la
profession, est un signe que toute la vie humaine, avec ses réalités quotidiennes, doit être
vécue en référence à Dieu. Ce témoignage, les Travailleuses Missionnaires le portent
spécialement dans les restaurants qu’elles gèrent elles-mêmes et qui s’appellent « L’EAU
VIVE ». Autour des tables du restaurant Jésus veut redire à travers elles, à ceux qui viennent
se restaurer physiquement: “Donne-moi à boire, Si tu savais le don de Dieu”.
Ce témoignage est vécu dans d’autres métiers que certaines d’entre elles exercent:
professeurs, médecins, infirmières... Il est vécu aussi par des TM vivant dans une favela, dans
un monde rempli de violence et de souffrance. Il est vécu par des TM engagées dans la
catéchèse des lycées, des collèges, des paroisses, dans les Eau Vive et des quartiers
environnants. Ce témoignage est aussi vécu par des TM engagées dans la pastorale auprès des
prisonniers; auprès des malades dans les hôpitaux, auprès de personnes âgées abandonnées
par les leurs. Il est vécu dans des oeuvres spécialement destinées à s’occuper d’enfants
défavorisés, auprès d’orphelins qui n’auraient pas de futur si personne ne les prenait en charge
pour les faire étudier, leur procurer une éducation humaine et spirituelle. De nombreux
bienfaiteurs et amis se joignent ainsi aux Travailleuses Missionnaires pour manifester cet
amour à ces tout-petits dans le Royaume de Jésus.
Au cours de ces dernières années, des jeunes gens ayant exprimé le désir de devenir
Travailleur Missionnaire, la Famille Donum Dei a commencé une branche masculine.
Actuellement les jeunes sont en formation à Lisieux, certains d’entre eux s’orienteront vers la
prêtrise.
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